Témoignages
Par Thomas Servais, Président de la Fondation d’utilité publique Revosa. Août 2015, Tounde Thioune (Sénégal)
Cet été 2015, Juliette et moi sommes partis au Sénégal rendre visite à Amadou Barry, mon ami sénégalais de rencontré deux ans auparavant. Vous ne le savez peut-être pas mais Barry dirige une petite association dont l’objectif est la lutte contre la drépanocytose. Son association s’appelle Fina Findina, ce qui signifie éveiller les consciences en poular, une langue locale.
La drépanocytose ? Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Et bien voilà l’objectif de Barry : parcourir le Sénégal en s’attardant surtout dans les régions rurales isolées pour expliquer aux gens cette maladie génétique endémique d’Afrique. Pour cela, il réalise des présentations orales en s’aidant d’un support visuel.
Revosa est intervenu en 2014 en soutenant financièrement Fina Findina. Cela a permis à Barry d’acheter deux enceintes de sonorisation et un vidéoprojecteur. Avec ce matériel à disposition, il ne lui restait plus qu’à partir faire des présentations en dehors de Dakar.
C’est à nouveau là que le bas blesse car l’association naissante sans revenus ou soutiens extérieurs n’était malgré tout pas capable d’auto-financer ses déplacements en dehors de la capitale sénégalaise.
C’est pour cela que Juliette et moi avons choisi de soutenir Barry durant nos vacances. Le dimanche 26 août 2015, nous sommes donc allés avec Barry dans un tout petit village perdu au milieu du sable. Il s’appelle Tounde Thioune et se situe au nord de Dakar, près de Thiès. Nous avons choisi cet endroit parce que Barry y fait du négoce de panier pour des Anglaises. Au cours de ses missions, il avait déjà commencé à parler de son association et la population locale avait l’air très enthousiaste à ce qu’il revienne réaliser une de ses présentations.
Vers midi, sous un soleil de plomb, nous débarquons là et sommes reçus dans la cour d’une concession par le chef local et les hommes du village. Autour de nous, c’est l’effervescence ! Des blancs passent rarement par ici. Du coup les enfants accourent par dizaines d’un peu partout pour venir voir ces drôles de gens.
Barry explique le projet au chef. Ça a l’air de lui plaire. Après quelques dizaines de minutes, les responsables locaux bénissent nos intentions et approuvent le projet. Le chef désigne alors ceux qui s’occuperont de notre logement, de nos repas et ceux qui nous aideront à trouver le matériel dont nous aurons besoin pour les présentations.
Par ailleurs, il faut savoir que Fina Findina cherche également à collaborer avec les autorités sanitaires locales afin qu’elles puissent être le relai de son action et prendre en charge médicalement les personnes qui souffrent effectivement de la drépanocytose. Par chance, le chef a une attitude visionnaire et nous propose lui même de rencontrer l’infirmier du village et le médecin qui soigne les villages des environs. Aussi bien l’un que l’autre sont très réceptifs au discours de Barry et nous accordent leur confiance en nous promettant un soutien durable.
Après ces visites, nous retournons au village pour installer le matériel. Nous nous plaçons sur la place, en face de l’imposante moquée jaune et verte. L’électricité est tirée de la mosquée, on tend un drap blanc sur un mur à l’aide de pierres, les enceintes sont disposées de part et d’autre du drap tandis que le projecteur et le matériel de sonorisation sont placés en face sur une table. Barry teste le micro : « Un, deux. Est-ce que vous êtes prêts ? Nous allons vous parler de cette maladie méconnue qui fait des ravages : la drépanocytose ».
Nous faisons tout ça sous l’œil amusé des enfants. Le soleil commence seulement à descendre sur l’horizon quand nous sommes prêts. Les tambours qui animent le baptême d’à côté se taisent. Les femmes en joli boubou sortent et chacun apporte banc ou chaise. La lumière a suffisamment diminué. Nous pouvons commencer. Juliette est derrière l’ordinateur pour faire défiler les diapositives, Barry sera le maître de conférences, micro à la main et moi, je me charge des photos. Il y a des dizaines et des dizaines de gens. Les petits sont devant, assis dans le sable tandis que les plus grands se tiennent derrière en demi-cercles concentriques.
Tout se passe à merveille. La magie de la projection fait effet. Tout le monde écoute et le message semble bien passer. Tout se passe pour le mieux. A la fin de la présentation de Barry qui s’est déroulée en wolof, la langue indigène la plus couramment parlée au Sénégal, l’infirmier prend la parole pour insister sur certains points et appuyer Barry dans son plaidoyer. Le chef du village renchérit dans le même sens.
Voilà qui est fait. Le début d’un beau projet. La Fondation Revosa est fière d’avoir pu y contribuer. Seulement, l’histoire de Fina Findina n’en est qu’à ses débuts. Pour pouvoir continuer à parcourir le Sénégal et lutter contre la drépanocytose, Barry reste très dépendant de l’aide qu’il reçoit. Réaliser de telles présentations seul est très compliqué et obtenir de l’aide bénévolement reste une utopie.
C’est pourquoi vous pouvez soutenir Barry et Fina Finadina en faisant vos dons à la Fondation Revosa qui se chargera de les faire parvenir à Fina Findina. Pour vos dons et votre générosité, Fina Findina et Revosa vous remercient mille fois.



